Jamais les Pyrénées n’en ont autant compté, depuis les premiers lâchers survenus en 1996. Au total, 83 ours et 16 oursons ont été recensés au cours de l’année 2023, a déclaré le 2 avril l’Office français de la biodiversité (OFB) et son Réseau Ours brun. Une population répartie sur quelque 7 100 km², entre les Pyrénées-Orientales et la Navarre espagnole.
Pour quantifier au mieux ces effectifs, les scientifiques s’appuient sur des collectes d’indices de présence, comme les empreintes, les poils ou les images capturées par des caméras infrarouges. Ainsi ont notamment été détectés Aster et Titan, les deux petits de Caramelles, l’ours tuée en novembre 2021 par un chasseur.
Ces chiffres historiques assurent-ils pour de bon la survie de l’espèce ? Pas tout à fait, préviennent de nombreuses associations, parmi lesquelles Pays de l’ours — Adet, Ferus et France Nature Environnement (FNE). Toutes dénoncent le mépris d’une « question essentielle pour l’avenir de l’ours dans les Pyrénées : la consanguinité croissante ».
« Tous les oursons nés en 2023 sont concernés, écrivent-elles. Certains sont les produits de parents et de grands-parents eux-mêmes déjà consanguins. La diversité génétique se dégrade [...] Toutes les études l’affirment, mais l’État refuse d’agir. » À en croire l’arbre généalogique de la population, celle-ci repose presque exclusivement sur 2 femelles et 1 mâle, Pyros, aïeul de 85 % des ours nés depuis 1996. « Il est urgent d’apporter du sang neuf », concluent les associations.